(Dernière actualisation : 7 août 2009)
Si les associations locales ont longtemps abrité l’intégralité des finances de la Mission, les choses ont évolué. Santosh Khanjee, encore lui, a aussi réorganisé les comptabilités nationales et les flux financiers, en y ajoutant des fondations.
1. Des comptabilités locales très encadrées
Les cotisations sont collectées au niveau des centres. En France, 60 € sont prélevés sur chaque cotisation pour remonter à l’échelon national. C’est donc en gros 15 € par abhyasi qui restent au niveau du centre et doivent permettre de faire face à l’ensemble des dépenses locales. A raison de 25 abhyasis par centre, cela fait un budget moyen de 375€. Mais il y a des petits centres et de plus grands avec location de salle ou ashram en propriété, chacun devant se débrouiller pour assurer son indépendance financière.
Si un centre veut ouvrir un compte bancaire, il doit en demander l’autorisation directement à Chari qui y disposera d’une signature individuelle et permanente. Tous les trimestres, un rapport financier doit être envoyé au président Chari ou à son secrétariat (OSIA). Tous les ans, un budget prévisionnel doit leur être soumis pour approbation. Si une dépense atteint 1000 US $, un accord préalable de l’OSIA est indispensable. De même pour tout nouvel investissement…
L’association nationale récupère donc la plus grosse partie des cotisations et elle est soumise aux mêmes règles de gestion que les centres. En France, c’est donc près de 7000 € qui doivent servir à assurer le fonctionnement de l’association. Ils couvrent les fournitures administratives et les frais de secrétariat, mais aussi des consultations juridiques ou une partie des frais du président Chari.
Le fonctionnement de l’association constitue seulement l’une des trois activités de la comptabilité analytique de l’association, avec la vente des publications et la tenue des séminaires. Chacune de ces activités doit équilibrer ses recettes et dépenses propres.
L’ensemble des ressources officielles des associations locales de la SRCM ® représenterait de 77 à 229 € par abhyasi, selon les pays hors Inde. Si l’on se base sur un chiffre d’affaires moyen de 150 € par abhyasi, 30 € seulement en Inde où les coûts semblent divisés par cinq, on obtiendrait une extrapolation du chiffre d’affaires annuel total entre 5 et 17 millions d’euros pour le « Groupe SRCM », selon qu’on compte 100 à 300 000 adeptes cotisants.
Leur bilan varie plus fortement encore, de 167 à 2092 € par abhyasi. Selon le même type d’extrapolation, avec une moyenne de 750 € par abhyasi, on pourrait évaluer le patrimoine de la Mission entre 25 et 95 millions d’euros.
2. Des fondations très opaques pour gérer le patrimoine
Umesh Chandra Saxena, quant à lui, estimait ce patrimoine en 1997 à quelques 200 millions d’euros, alors que la Mission annonçait seulement 55 000 abhyasis, soit 3636 € par abhyasi ! Si le patrimoine avait suivi la même évolution que le nombre d’adeptes, on atteindrait aujourd’hui quelque chose entre 363 millions et le milliard d’euros… C’est-à-dire que plus de 90% du patrimoine serait camouflé.
Aujourd'hui, la plupart des donations, qu'elles soient financières ou en nature (terres, infrastructures), doivent transiter par les fondations de la SRCM. La principale de ces Sahaj Marg Spirituality Foundations a été créée au Texas par Santosh Khanjee, mais il en existe maintenant aussi en Inde, en Suisse et à Dubaï…
Et si les comptes des associations locales sont présentés chaque année devant l'assemblée générale des membres, il n'en va pas de même pour ces sinistres fondations. A l'occasion de la création de l'école LMOIS, Chari disait : "(…) there is no black money transaction-no trustees following the money. I'm here to see to that."
Aux USA, les fondations bénéficient d'exonération fiscale à condition d'effectuer au moins 5% de dons à des œuvres caritatives. La SMSF texane a versé régulièrement de l'argent à la Croix Rouge (pour le 11 septembre, pour Katrina, etc). Dubaï abrite la première zone franche du Moyen-orient, soit plus de 6000 sociétés étrangères, autorisées à s'implanter sous forme offshore, sans obligation de lien à des partenaires locaux, sans restrictions sur les permis de travail, sans contrôle des changes et avec possibilité de rapatriement de 100% du capital comme des profits, sans imposition aucune sur les sociétés comme les personnes physiques, ni taxes à l'import ou à l'export.
Le patrimoine immobilier de la Shri Ram Chandra Mission s'est constitué progressivement, d'abord en Occident avec l'achat d'Augerans en 1988, l'inauguration des ashrams de Vrads (Danemark) et Molena (Georgie, USA) en 1992, puis celle du Babuji Memorial Ashram à côté de Madras en Inde en 1999, après avoir sollicité vigoureusement les donations.
Il y a confusion totale entre vente des publications et donations puisque l'achat des publications est considéré comme donation pour les projets du Sahaj Marg. C'est le cas de la vente de "Whispers" pour la création de l'école LMOIS en 2005, du "Hookah" en 2007 pour le 80ème anniversaire de Chari, etc. Et les dépenses somptuaires s'accumulent, comme pour présenter une vitrine attirante du Sahaj Marg : l'ashram de Satkhol dans l'Himalaya, l'école LMOIS, les centres de retraite CREST à Bangalore ou SPURS à Austin au Texas.
En 2009 est créé le Spiritual Hierarchy Publication Trust qui doit s'occuper des seules publications, la SRCM et les SMSF ne s'en occupant plus désormais.
Allez, encore un petit effort, il suffit de publier les comptes de toutes ces structures et la transparence ne sera plus un vain mot pour le Sahaj Marg...